vendredi 2 mai 2014

De capes et d'épées: Track by track de Caricatures (Ange)

ATTENTION: Ce que tu t’apprêtes à lire contient de gros morceaux de trolls et de liens de les internets qui rendent débile. Le pire, c'est que tout ça n'a presque aucun rapport avec ce dont je parle... Bisoux, et bonne lecture <3.
[Love from Paris]

Pré-pré-Scriptum: Non vraiment, y'a de vrais morceaux de mauvais goût!
Pré-Scriptum: Je t'assure, j'ai craqué un câble.




En 5000 ans de civilisation, on s'est rendu compte de pleins de trucs supers importants. Par exemple, que l'homosexualité n'est pas un acte quasi-zoophile, que les roux ont une âme, que l'on peut déconner sur absolument tout sans risquer de se faire fusiller, que les hommes et femmes sont tous égaux, que... Ah non merde, j'ai regardé dans ma liste de sujets encore sensibles.

En tout cas, y'a un truc faux auquel on n'arrive toujours pas à se dépêtrer: Le rock français est considéré comme étant naze. Cette pensée, vient des pires crétins paresseux qu'ils m'aient été donné d'entendre/lire. Et l'argument "John Lennon a dit que le rock français c'est comme le vin anglais" c'est de la merde en barre; Lennon se prenait pour le Christ parce qu'il a joué dans les Beatles. Pour info, aussi, les Beatles sont sans doute Has Been depuis ta naissance cher lecteur, et les écouter revient à faire de l'archéologie musicale (même si ça reste de la bonne câme) (ne parlons pas d'Elvis Presley, j'ai déjà des lettres de menaces qui arrivent). Bon, trêve de désacralisation sauvage, de viol de mythe, de putassage sur des mecs morts et de déglaçage de stéréotype à grand coup de lance-flamme: aujourd'hui on va parler de Rock Progressif (au passage, Pink Floyd c'est chiant sa race (ouais, elle est gratos celle-là (enfin, pas tant parce que c'est vrai (et c'est ça qui est drôle)))).



L'état du lecteur-test quand il a appris que les Beatles étaient dépassés... Aurais-je fait une faute diplomatique? (Cœur avec les doigts, si c'est le cas.)


Avant que je ne me fasse déboîter par une horde de cochons-nazis-zombis-sionistes-reptiliens, enfilons notre plus belle armure, soyons rutilant, et faisons sonner le bruit du fer sur les terres désolées de la musique (oui désolée, parce que Muse est mieux considéré que Radiohead (putain sa race quoi sérieusement!)).

Aujourd'hui, on se fait du Rock Progressif Moyen-Âgeux: Bref, si vous aviez lu le titre de l'article et que vous connaissiez Ange, vous auriez déjà compris ça depuis belle lurette, bande de gros flemmards! Caricatures, c'est le premier album d'Ange. Le plus gros groupe de Prog' français (avec Magma). La particularité d'Ange (mis à part que ce groupe a accueilli le frère et le fils du chanteur et que ça fait plus de 45 ans qu'il existe), c'est qu'ils ont toujours été proche du Moyen-Âge, même quand ils parlaient de notre monde moderne. Bref, ce groupe est méga cool, est original; puis ce Caricature est extrêmement particulier car il expose très fortement l'esthétisme d'Ange. Donc on va voir ce qu'il a dans le bide! [Pour bien finir cette introduction pleine d'amour, insérer une blague sur l'avortement, c'est toujours la méga-classe #lebongoût]



J'adore cette pochette d'album, je trouve qu'elle annonce vraiment la couleur et qu'elle est kitschement classe... Et bon, ça date de 72 les copains...


...mais on peut ne pas tout faire classe et personnel, hein?
(J'ai mis le dos du CD, mais celui du vinyle est semblable)





I- Biafra 80 (Introduction) [Notez que je pourrais tenter une vanne sur le Viagra et que je ne l'ai pas fait]

Alors on commence en beauté avec ce que j’appellerais vulgairement un frisé sur les cymbales (pleins de petits coups sur les cymbales (vue que les batteurs sont des champions en masturbation (je suis plus ou moins batteur donc j'en sais quelque chose) et ben ils peuvent taper vite). Suite a ce grand coup en plein dans la face, on nous lance de grands coups rageurs, suivis d'une espèce d'orgue qui fait très "vampire de série Z". En fait, t'as l'impression que Dracula va se pointer accompagné du groupe en disant "Fous reprentrez pien un pheu de klavier, ou fous préféreriez poire un koup?" C'est vraiment l'entrée dans le "manoir Ange" qui est impressionnante, déjà rien que dans l'idée, mais aussi au début d'un premier album. Dès le tout départ, Ange montre un amour pour les beaux albums bien liés, et bien pensé. De là à parler de concept-album, il n'y a qu'un pas qu'il faut quand même pas franchir, mais qui viendra plus tard (Emile Jacotey trois ans plus tard par exemple).



II- Tels Quels (ou Queues Which si vous faites des jeux de mots francos-anglais ultras tordus (mais vraiment tordus hein)).

Après une introduction en bonne et due forme, Ange se paye le luxe de commencer Tels Quels cash. Pourquoi pas, sincèrement, ça ne dérange pas, surtout sur un morceau entièrement construit sur les oppositions. Les couplets sont divisés en deux parties. Tout d'abord, une première phase opposant le duo Orgue-Batterie (ultra-nerveux et jazzy), et le chant déchiré de Christian Décamps à vide.

Cette phase s'oppose directement à la deuxième. La dite deuxième phase fonctionne nettement plus en utilisant le vide, ce vide est comblé par les délires de la basses, de l'orgue et de la batterie dans une espèce de plaisir assez bizarre. L'opposition de ces deux phases montre une espèce de jouissance en faisant se relâcher tout la tension de manière soudaine. Ça montre à merveille l'esthétisme de "jouisseur" et de "décadent" qu'Ange a beaucoup exposé dans ses albums (je les inventes pas hein (et je dis pas que le groupe lui-même est une bande de dégueulasses (on laissera ça à The Papas And The Mamas))).

Ces phases sont coupées par une troisième, ultra majestueuse, qui nous rappelle le "Manoir Ange", et même une espèce de théâtralisation de ce manoir. Cette fois, les démons entrent dans le manoir et dansent comme si de rien n'était. On sent du danger, on sent de la tension, on sent de la folie, mais aussi de l'absurde. Bref, cette troisième phase sublime totalement le morceau, mais il malaise pas mal dans la Malaisie.

Pour faire passer cette pilule, qui peut avoir un gout assez amère si ce genre de zick n'est pas notre came de base (il faut bien l'avouer), ils nous servent du solo tout con et très classique, mais qui fait bien plaisir. Personnellement, ce solo me gave, mais je n'aime pas les solos (ne vous laissez pas envahir par ma haine incontrôlable des solos (moi j'suis un ouf de gueudin, nick la paulis des solos, tkt!!)).


So internet, wow!



III- Dignité (chose que j'ai revendu pour m'acheter du Béhenne (désolé, je suis très inspiré niveau vidéo débile))

Dignité commence dans une espèce d'ambiance anxiogène au possible. Un minable petit synthé aiguë au possible, de la batterie hasardeuse, de la basse hasardeuse, de la gratte hasardeuse, brrrr, malaise de Malaisie (agrougrou le vilain rock). Juste après cet instant "Dafeuk?" vient une ritournelle de carnaval (carnaval, moyen-âge, on y revient mon lapin). En fait, ce mélange fait vraiment introduction de film. Du genre "Petit matin et fin de la nuit, agrougrou angoisse", puis d'un coup "Robin des bois fait la teuf dans le yaoïsme furriste le plus total et tout ça dans une joie infinie!".

Suite à cette entrée dans la foire médiévale, le morceau commence vraiment (après deux minutes d'intro (mais les intros, plus c'est long, plus c'est bon)). On nous parle d'amour (enfin de sexe) entre du chevalier et de la dame, du seigneur et de la pucelle (aucun rapport avec les puces) (oui oui oui, retour de le moyen-âge mon enfant). Les deux vieilles ambiances se mélangent sous le chant grandiloquent de messire Décamps. Ce mélange de grandiose et de sombre fait vraiment penser à des espèces d'intrigues au milieu d'une soirée, avec l'orgue qui finit par s'affoler. Le tout finit sur une petite échappée au piano et  des cloches... ah... heu non? Bon ben c'est pas la fin d'un morceau.

Suite à cette fausse fin (qui est wachement trompeuse, qu'on se le dise), nos amis partent sur un délire avec une flute, une batterie ultra peace, un petit piano, l'orgue qui est déchiré aux LSD... Et c'est d'un calme, mais ça monte, encore en crescendo (va de plus en plus fort), et c'est beau quoi. Par-ci par la, le piano s'accorde des espèces d'envolée lyriques, la basse tisse son délire, la batterie est sage et gentillette: Tout le monde se laisse porter par une flûte... UNE FLÛTE PUTAIN! Puis tout s'arrête encore sur une fausse fin...

Avant de reprendre, mais cette fois avec un gros solo de guitare, pendant que la gratte rythmique et la basse rappellent le vieux thème de "foire". Et voilà comment Ange signe un énorme morceau cathédrale, ultra propre, ultra varié (t'as du jazz, de la zick de moyen-âge, de la zick "champêtre", de la prog bien évidemment, de l'ambient pour film et... et... encore tout pleins de choses!). Et voilà quoi, ça date de 72, et ils viennent de réussir leur album, rien qu'avec leur première face. Oui, violence, ce morceau me mets violent joie!



Certains font un "Jizz In Da Pants", comme on dit dans le Bronx, moi je me mets en violent joie... chacun son karma.



IV - Le Soir Du Diable (ne pas faire références à Emile et Image, merci).

Le Soir Du Diable fait partie de ces morceaux dont il est dur de parler en fait. Il est génial, et très "faussement simple".

L'idée de base, tient sur le riff de la guitare sèche qui ne bougera pas d'un iota, un riff très lent, calme et hypnotisant. Ce sera LA constante du morceau, sa signature... mais si il n'y avait qu'une gratte, ben ce serait Wonderwall (allez bam, je me fais encore pleins de potes). En fait, ce que j'adore dans Le Soir Du Diable; c'est que tout ce qui est caché au fond évolue, sans que ce qui est mis en avant (la voix et la gratte) ne bouge. Pendant qu'ils tiennent les fondations du morceaux, la batterie est en train de se taper une espèce de délire, à se cogner autant de descentes que possible (batterie qui va du plus aiguë au plus bas des toms, ou l'inverse) et pleins d'autres petits tricks (bref, y'en a un qui s'éclate). A côté de ça, la basse renie son caractère d'instrument rythmique pour aller se balader comme elle le sent sur le secteur déserté par la guitare. Au milieu de ça, tu as l'orgue qui vient mettre un très léger air de folie, et qui permet  de rendre le morceau un peu plus léger.

Et le pire, c'est que tu n'as pas un poil d'énervement, tout ça se fait dans le calme et l'ordre. Bref, un putsch tout calme, mais un difficilement descriptible.



V- Caricatures (de Mahomet) ("écoutez, tant que ça fait ne rire personne, moi je la remets, hein" [#référenceintrouvable])

Alors là, on tombe dans le bizarre, voire même dans la vallée dérangeante (en tout cas, on entre un peu dans ma vallée dérangeante musicale (désolé, je suis trop fan de cette théorie pour ne pas la placer)). On se retrouve avec un Christian Descamps possédé, qui nous récite pendant une minute une espèce de texte médiéval ultra cheloux... sans zick ni rien. Pas d'intro, pas de préparation, juste le silence, et le chanteur d'Ange qui a de l'écho dans la voix de temps en temps. Cette récitation ultra-théâtrale et flippante (comme on sait si bien le faire en Malaisie (le malaise)). Quant au texte on nous parle de président qui crache dans un calice (ce qui n'est pas sans rappeler la pipe à la québécoise (*l'auteur de ce track-by-track est parti pleurer suite à cette sale vanne*)). Non, sans blague, on a affaire à une espèce de texte métaphorique halluciné, et si je ne me trompe pas (#tentativedanalysedetexte #probableratage) on nous parle d'ici d'un témoin d'un viole. Plus précisément, on parle de quelqu'un ayant été violé par des curés, et le seul témoin se fait menacer par le dit clergé. Oui, bon, c'est pas dit directement, et y'a sans doute un énorme sous-texte qui m'échappe, mais je n'ai pas franchement envie de me lancer dans une analyse de texte (surtout que je ne suis pas sûr de mon interprétation (et que je ne suis pas très talentueux là dedans (bisou))).

Bon, passons les poèmes, voulez-vous, parce que c'est le ma... l'angoisse... d'Angoissie. On nous accueille avec un duo orgue flûte très calme, oui cette fois c'est la vraie intro, arrêtez d'angoisser comme ça. Bref, ce duo fonctionne de cœur en se copiant l'un l'autre, très calmement. Puis la basse vient briser cette harmonie, en faisant disparaître la flûte, mais en faisant apparaître la batterie. Cette batterie partira sur un rythme quasi-militaire, la basse se fera ultra puissante. Ce nouveau duo martial laissera entrer une gratte saturée, et un clavier qui se la joue Dracula.
Le tout s'arrête, pour construire un nouveau plan très calme, basé sur une batterie très légère et nerveuse (batterie qui incorporera même de petits sons métalliques (je me souviens plus du nom de ces petits morceaux de métal)), avec deux orgues (l'un faisant une espèce de charme musicale, pendant que l'autre laissera exploser ses notes en l'ai comme des bulles de savon (j'ai pas mieux comme image)). La basse fera croire qu'elle n'est là que pour marquer le début des temps.

Le tout change de forme en gardant la même recette, il nous change cette ritournelle en machin-truc flippant. Puis, très vite, Ange se métamorphose et fait retentir la foire du village (pas de meilleures métaphores en stock les enfants).

Le tout s'arrête brusquement, pour qu'un orgue vienne se la jouer médiéval, accompagné seulement d'une batterie/basse qui s'entraident pour donner un rythme martial. Petit à petit, ce trio se fait accompagné par une guitare qui glisse quelques gratouillis, un deuxième orgue en plein délire et... mon dieu... Christian Descamps en train d'imiter des cris d'acte sexuel (ce qui confirme un peu ma thèse sur le texte, non?). Bref, avant que tout ceci ne devienne trop dégueulasse, le tout part dans une espèce de folie ultra-violente, et étonnement agressive. Cette folie vient se briser sur une nouvelle mélodie qui part en decrescendo (qui se calme petit à petit si tu préfères).

On se retrouve avec du vide puis, un piano très léger. Ce piano se fait vite accompagner gentiment par la basse. La batterie vient casser ce petit duo, pour léguer la ritournelle du piano à l'orgue, ce qui permet à la guitare de lâcher des sons rageurs et puis... Heu... le chant?

Quawah? Il attend presque 10 minutes avant de chanter. Oui ça m'a fait sursauter. L'apparition du chant (enfin, du hurlement-chant ici) fait faire aux instruments une espèce de riff qui oscille entre la valse et le baroque. Au bout d'une minute de ce rythme, les instruments repartent sur un calme assez rassurant, pendant que Christiant Descamps repart dans sa récitation de poème hallucinée. Et le morceau se finit... "Et puis je suis content, et puis vous êtes content, et puis ils sont contents, alors je suis content, que tout le monde soit content".


Je n'ai juste jamais entendu un morceau comme ça. Caricatures, c'est 13 minutes 42 secondes de putain de délire. T'as pas un temps mort, les silences sont parfaits, tout est dense, violent, pété d'émotion... et je crois que je n'ai jamais autant écrit juste pour un morceau, donc bravo Ange.





V- Biafra 80 (Final) [autrement dit, ce morceau qui semble bien fade après Caricatures]

Pfrrrr... c'est juste des instruments qui se barrent en couille quoi. Pour ne pas déranger les gens pédants, on va dire que c'est de l'art avant-gardiste. Mais pour les gonfler, je vais dire que c'est une espèce de morceau expérim'-mes-couilles, qui est là pour faire une fin trop simple à cet album. Remarque, il fait bien son boulot, et heureusement que c'est un morceau de clôture, mais il est tellement en dessous de Caricatures, que c'en est un peu décevant. Oui, c'est une fin de merde, par rapport au reste, voilà, je l'ai dis... *sigh*







Bon, au final, c'est sans appel, Caricatures est un album de pure folie. T'as la créativité un peu tarée d'un premier album, mais t'as aussi la mesure, et l'ambition d'un groupe mature. Tout les morceaux oscillent entre le bon (Biafra 80 (Introduction et Final)) et le génial (Les autres). En fait il y'a tout ce qui fait un début parfait pour un groupe à un détail près: le succès commerciale. Parce que oui, ce n'est pas ce premier opus qui a fait connaître Ange, mais Le Cimetière des Arlequins (leur second album) grâce à une reprise de Jacques Brel (qui déboîte, mais là n'est pas le sujet). Alors oui, le Cimetière des Arlequins est génial, mais ce qui me frustre, ce que Ange est connu comme étant les mecs qui ont fait une reprise de Jacques Brel, et non pas comme étant un groupe de Rock Progressif génialissime avec une longévité exemplaire (pas d'arrêt depuis 69)... Mais bon, on peut pas tout avoir dans la vie.




PS: Bon... j'ai réussi à survivre à cet article, je pense que je suis prêt à faire plus crade encore pour la prochaine fois!

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